Il y a au moins un oncle qui est tendre !! [Shufu]

Aaaaaah !!! Sa semaine chez Jiujiu est enfin terminée !!! ENFIN !! Bon sang ! Ce qu’il peut être pénible ! Fais ci, fais ça ! Si tu veux un lit frais, tu n’as qu’à secouer tes draps par la fenêtre, gneugneugneu ! C’est sur lui qu’il va secouer ses draps, le faire rouler par terre et lui écraser le dos avec son popotin !!! Franchement qui a élevé ce jiujiu pour qu’il soit si difficile ?! Heureusement, des deux côtés, aucune menace n’est allée jusqu’à exécution. Enfin, uniquement parce que Jin Ling s’est enfermé dans la salle de bain quand son oncle a manqué de lui attraper l’oreille ! Bien entendu, il a envoyé Fée enterrer la hâche de guerre ! Bon chien !

Finalement le dimanche soir est arrivé et Jin Ling fini d’embêter son oncle en lui rappelant que son manque de vie sociale fait que sans lui, il va se sentir si seul et déprimé ! Enfin, sa vie sociale à lui n’est pas mieux … Quoi que si, un social que lui impose son shufu. Mais comme il a des récompenses pour chaque efforts, ça vaaaa, il veut bien être un gentil neveu !

Prenant l’ascenseur jusqu’au Penthouse, Jin Ling sonne pour s’annoncer avant d’entrer avec les clés. Il sait qu’ici, un bain chaud l’attendra déjà et que son lit est déjà frais et parfumé.

“Shufu !! Shufu tu es là ? J’ai un cad- … Aaaah !!!”

Évidemment qu’il est là, le face à face est si brusque quand il ouvre la porte qu’il manque de le percuter de plein fouet. Evidemment, Jin Guangyao l’attendait à l’entrée de chez lui, à la minute prêt où Jin Ling devait rentrer. Jin Ling s’est déjà fait la remarque que ce serait interressant d’arriver en retard. Peut-être demain après ses occupations.

“... Tu m’as fais peur !!! Shufu, j’ai un cadeau pour toi !”

Jin Ling tire une chaîne de sa poche et lui met autour du cou, un collier sous forme de pivoine. Evidemment, il rappelle leur secte, si ce n’est que le médaillon est parsemé de plusieurs couleurs.

Fier de lui, Jin Ling croise les bras puis déclare avec supériorité et assurance.

“Jiujiu je lui ai donné du charbon.

Tu es habitué à avoir la garde partagée de Jin Ling et profites des instants où il n'est pas là pour t'occuper autrement. Tu n'as pas abandonné son éducation en tant qu'héritier de la secte et tu estimes que, même transposés dans un tel endroit, il ne doit pas relâcher ses efforts pour devenir un cultivateur accompli. Les coutumes, ici, sont différentes et tu as tout fait pour ne paraître ni perturbé, ni effrayé. Pourtant, au fond de toi, tu l'es. Une crainte que tu caches derrière tes habituels sourires et que tu ne peux te permettre d'avouer (à toi même ou aux autres). Tu n'es plus le chétif A-Yao. Tu es un chef de secte respecté (le cultivateur en chef) et tu es prêt à tout pour garder ici la position que tu as obtenu ailleurs (pour ne pas décevoir ta mère alors que tu es si près du but ; pour continuer, chaque jour, à prendre cette revanche terrible qui te consume).

C'est la présence de Jīn Líng qui te place dans le présent, qui t'ancres dans une normalité rassurante (une simplicité agréable). Tu aimes ton neveu, tu l'as aimé dès le premier jour, même si tu n'étais pas autorisé à le prendre dans tes bras. Tu souhaites le meilleur, pour lui. Un avenir brillant. Une vie facile (plus facile que celle que tu as eu). Curieusement, tu n'es pas jaloux de sa position (comme tu as pu être jaloux de Jīn Zixuān). Jin Ling ne t'a rien pris, au contraire. Il te donne beaucoup, chaque jour, de par son existence et tu es heureux de l'éduquer.
Tu as préparé son retour avec une forme d'affection. Vous n'avez, ici, plus de serviteurs (mais tu n'en as pas eu besoin toute ta vie durant, tu as même toi-même été serviteur, fut un temps), tu t'es donc occupé de ton personnellement avec ton habituel sens du détail. Des draps propres et fraîchement lavés, un bain chaud pour pallier à la température froide et difficile de cet endroit en plein hiver, ainsi qu'un petit en-cas : du thé et des biscuits au gingembre.

A l'heure pile, tu attends devant la porte et, lorsque celle-ci s'ouvre, Jīn Líng manque de te tomber dessus. Tes mains se referment sur ses épaules pour l'empêcher de tomber, et tu rattrapes ainsi votre chute commune. Lorsque son neveu mentionne un cadeau, tu ne peux qu'esquisser un sourire poli. Tu n'as pas l'habitude de recevoir de présent (sincères). Même de la part de Jīn Líng (que tu sais pourtant attentionné, c'est un gentil garçon). Tu n'as le temps de rien dire, ni même de faire un geste (et tu retiens ton souffle). Délicatement, tu attrapes la pierre gravée en forme de pivoine entre tes doigts. Elle est colorée de plusieurs belles couleurs, très esthétiques, et est très douce dans le creux de ta main. Tu clignes légèrement des yeux, pris de court. Tu n'es pas quelqu'un de physiquement démonstratif, tu ne prends pas souvent Jīn Líng dans tes bras. Tu ne sais pas non plus comment formuler ta gratitude sans avoir l'air trop formel.

Et tu fixes l'objet depuis un peu trop longtemps. Il ne faut pas que ton masque de perfection se craquelle. Alors tu souris (mais un sourire plus sincère que ceux qui naissent d'ordinaire sur ton visage).

« ... A-Líng. » soupires tu en entendant ton neveu parler de charbon. Tu sais très bien que ce n'est pas vrai. Jin Ling aime beaucoup son autre oncle. « Et que lui as-tu vraiment offert ? » demandes-tu avec un certain amusement.

Tu serres légèrement la pivoine entre tes doigts avant de relâcher l'objet et de poser une main sur l'épaule de ton neveu et l'inviter à entrer davantage dans l'appartement.

« Enlèves tes chaussures et viens prendre le thé. Tu pourras ensuite prendre un bain, il fait très froid dehors. »

Tu as relevé tes cheveux en un chignon très distingué, ton chapeau n'ayant plus vraiment de sens ici, dans cette civilisation. Tu l'as gardé précieusement posé sur une étagère de ta chambre. Tu te diriges vers la table et verses du thé dans deux tasses.

« Comment s'est passée ta semaine ? »

Son oncle est touché par l’offrande, il le voit à travers son attitude, focalisé sur le petit présent. Il sourit, satisfait, puis comme demandé, Jin Ling retire ses chaussures et enfile ses petites pantoufles toutes confortables. Avant d’aller prendre le thé à table, Jin Ling se rend dans sa chambre pour se changer et enfiler son long pull moderne et tout en peluche pour affronter l’hiver. Il ressemble à un esquimau mais ce n’est pas grave. Le voilà enfin de retour, tirant sa chaise pour s’asseoir.

Enfin, il répond à la question de son shufu.

“Je lui ai offert un porte encens sous forme de Lotus. On devrait en avoir un nous aussi pour prier nos ancêtres et saluer père et grand père. Ils doivent s’inquiéter de ne pas pouvoir veiller sur nous !”

Est-ce qu’ils entendront leurs prières s’ils sont dans un autre monde ? Jin Ling se plaît à se dire que oui, après tout c’est sa seule solution de sentir proche de ses parents.

Donc, quand il est tombé sur ce porte encens, l’offrir à Jiujiu a été une évidence. Néanmoins, il trouvera quand même du charbon sous son oreiller. Lui aussi, il pourra secouer son drap tout seul par la fenêtre, comme un grand ! Et toc !

Il hausse les épaules.

“Une semaine comme les autres … Shufu, qu’est-ce que tu dirais si je voulais prendre des cours ? La modernité de ce monde est différente de la nôtre. Je n’aime pas être perdu et en retard sur les autres …. Mais je n’aime pas non plus être en groupe. C’est compliqué.”

Avec un soupir, il pose enfin les mains sur sa tasse de thé. La chaleur qu’elle dégage est réconfortante, comme tout dans cet appartement.

A l'intérieur de l'appartement, tout est calme, ordonné, apaisant. Un chez-soi où il fait bon rentré lorsque l'hiver mord la peau et engourdi les sens. Un endroit où l'on aime rentrer pour se réchauffer, trouver du réconfort. C'est l'impression que tu as voulu accentuer (avec succès) puisque tu as en partie la charge de ton neveu. Tu souhaites qu'il se sente chez lui, qu'il aime vivre ici une partie du temps, qu'il puisse rentrer chez lui et y trouver un refuge. Un endroit que tu aurais aimé avoir, toi aussi, autrefois. Un endroit que tu es heureux de lui prodiguer (en dehors des apparences parfaites que cela démontre).

Lorsqu'A-Ling revient s'installer devant sa tasse de thé, emmitouflé dans son pull, tu souris. Et lorsqu'il mentionne la possibilité de prier vos ancêtres, tu souris encore. Un sourire différent, qui n'atteint cette fois pas tes yeux. Il aurait été discourtois de faire voler en éclat ton masque, aussi fronces-tu très légèrement les sourcils, comme pour montrer une profonde affliction (insincère).    

« C'est vrai, A-Ling. Ce n'est pas parce que nous sommes dans ce nouvel endroit qu'il faut pour autant oublier ceux qui nous ont quitté trop tôt. » (pas assez tôt, pour certain). Tu souris encore. « Et il est important de rendre hommage à ses ancêtres. » Tu en profiteras sans doute pour penser à ta mère (et maudire Jin Guangshan plus qu'il ne l'a déjà été). Tu souris.

La mention de cours t'intrigue. Il est vrai que cet endroit est différent, que les us et coutumes ne sont pas les mêmes. Pour survivre, il faut s'adapter, se fondre dans la masse, se modeler aux attentes des autres et de la société. Alors tu ne peux qu'approuver la décision de ton neveu.

« Je comptais justement t'en parler. Je sais que tu n'apprécies pas particulièrement te mêler aux groupes, et que cela ne favorise pas toujours le meilleur apprentissage. Il y a la possibilité de prendre des cours ici, ou chez ton oncle les semaines où tu te rends chez lui. C'est un sujet qu'il faudra également discuter avec lui, je ne voudrais pas prendre une décision importante qu'il n'aura pas d'abord approuvé. Mais il ne sera sûrement pas insensible au fait que cela soit un choix de ta part. Tu es seul maître de ton avenir, A-Ling, nous ne pouvons que t'encourager et te guider de la manière la plus juste. Donc, si tu désires prendre des cours en adéquation avec cet endroit, il est possible de faire venir un enseignant à domicile qui pourront t'aider en ce sens. »

Acquiesces-tu. Tu sais que se mêler aux groupes n'est pas toujours évident, comme tu sais également que A-Ling a souvent été sujet de moqueries, ce que tu n'as jamais pu tolérer. Malheureusement, il faut parfois courber l'échine et attendre le moment opportun pour prouver à certains qu'ils ont tort de juger de manière hâtive.