yeah, it's me and you, Lovecook ft. Sanji

"Uh ?"

Alors là. Il était paumé. Encore plus paumé que d'habitude, même ! Il s'était endormi, sûrement, ça, oui. Même s'il n'avait pas souvenir mais bon, il avait le sommeil trop rapide. Il se frottait le crâne du poing. Bon, il était sur un bateau mais ce bateau n'avait pas la tête du Sunny. Littéralement. La figure de proue n'était pas ce soleil ressemblant étrangement à la tête d'un lion enjoué. Il n'avait rien à voir avec le navire créé et mis sur pieds par les meilleurs constructeurs de bateaux rencontrés par le sabreur.

"Ça. Ce n'est pas un rêve."

Le sabreur se levait, observant les voiles blanches. Même pas de pavillon noir. Rien ne semblait appartenir aux Mugiwara. Quelle. Connerie. Il s'était passé quoi, encore ? Non, franchement ! Il était sur le Sunny et là, il était sur une vieille bicoque complémentent cabossée et déserte ! ... Il n'aurait pas été somnambule ? Il aurait démoli quelques bandits dans son sommeil ? ... Nooooon ! Il n'était pas grave à ce point !

Le vert partait vers les cuisines. Vers les réserves. Non mais ce taudis ! Une seule jarre de saké ! Un grognement et le sabreur remontait vers le pont, s'asseyant, jambes croisées sous lui, les sabres bien accrochés à la taille... Et il buvait. Qu'avait-il d'autres à faire ?! Il n'était pas navigateur. Il ne savait pas où il devait aller. Alors, autant se laisser guider par le vent, par la météo et attendre.

Attendre en buvant le saké. Attendre un miracle... Sauf que... Nooon...

"Ce n'est pas vrai. grognait-il en finissant la jarre, son œil se posant sur le navire aux côtés de cette épave. Il fallait que ce soit toi."

Zoro regardait le blond. C'était qu'en plus, cet imbécile était... Oui, il était bien fier de lui, là, avec son bateau qui pouvait avancer normalement ! Il se levait, la jarre roulant et glissant sur les planches du pont lorsqu'une vague fit vibrer l'épave.

"C'est ça, c'est ça. grommelait-il en craquant sa nuque, penchant la tête d'un côté puis de l'autre."

La main posée sur la jonction entre ses trois sabres, les gardant ainsi sécurisés à sa ceinture, le vert ne fit qu'un bond pour rejoindre le blond sur son navire... Blond qui semblait aussi solitaire que lui sur ce rafiot.

"Plus de chance, tu parles. À nous deux, à la barre et aux cartes, on va finir au fond de l'océan."

Sa main se secouait pour faire s'éloigner la fumée de la cigarette de Sanji. Il marchait sur le pont en observant de son seul œil les côtés du navire. Il pointait alors une direction.

"On tente par là ? proposait-il - ou ordonnait-il ? - sans se rendre compte que c'était de là que venait le navire sur lequel il était. Tu sais lire une carte, toi ? Enfin, non. Tu as une carte ? Moi, rien. À part une jarre de saké déjà vide."

Il fit la moue : bloqué sur un navire, seul, avec un cuistot aux lubies un peu trop... Brrr ! Au moins, il était un homme, il ne risquait pas de se faire sauter dessus et d'entendre des surnoms ridicules à chaque fois que l'autre imbécile allait ouvrir la bouche... Finalement, l'épave, c'était une meilleure alternative !

Ils venaient à peine de se retrouver que voilà ! Ils se disputaient déjà ! C'était inné chez les deux jeunes hommes. Ils ne se supportaient pas. Ils se respectaient, ils savaient les valeurs de l'autre... Mais en autre temps ? Vous pouviez toujours courir pour les voir faire autre chose que de se mordre le museau et s'aboyer dessus !

"Alors, que ce soit en ancienneté ou en prime, c'est moi qui te surpasses, alors... Ouais ! C'est moi, le capitaine ! Toi, tu cuisines, tu nettoies et tu me sers."

Le sabreur roulait de l'œil en se tournant vers le blond, s'avançant, toujours aussi menaçant, prêt à se friter avec le cuistot. Ils étaient de vrais loups en train de protéger... De protéger que dalle ! Ils se cherchaient juste et, malheureusement, ils répondaient aux provocations de l'autre !

"Peut-être que t'as raté des trucs ! Avec ta mèche, tu vois la moitié du paysage et tu n'y fais pas attention. Moi, au moins, je tourne la tête. - il haussait ensuite les épaules. - Du saké mais j'ai tout sifflé à l'instant. Il y en a ici ? Je crève de soif !"

Mais c'était qu'il puait la cigarette ! Il ne pouvait pas garder sa fumée près de lui ?! Zoro grognait sans détourner le regard en le fixant. Les deux forts caractères. Deux tempérament de feu, un bien plus extraverti - et dingue - que l'autre.

"Bah, écoute, on est deux sur ce rafiot et, par déduction, je suis le plus haut... Dooooonc, qui répond aux ordres, d'après toi ?"

Et voilà qu'ils se mettaient à grogner tous les deux. Réellement grogner ! Ils étaient vraiment des animaux sauvages qu'il faudrait mieux tenir en laisse que de les laisser en liberté, tout seul, avec personne pour les calmer lorsqu'ils allaient trop loin. De quoi mener, directement, le navire à sa perte avant même qu'il n'ait fait une dizaine de mètres.

"À part si on tombe sur un rocher avec des seins... sifflait-il entre ses dents avant de se tourner, croisant les bras."

Son regard se posait sur la barre. Deux hommes, un navire entier. Si l'océan était calme, ce serait facile pour eux de se diriger et de trouver un port où mouiller... Mais si une tempête venait à les faucher - ce qu'ils ne pourraient pas prévoir, ils n'avaient pas le flair de Nami -, gérer ce bateau, seuls, serait plus difficile...

"On va surtout devoir trouver un moyen de gérer tout ce bazar, à deux."

"Non merci. Garde tes affaires bien chez toi et surtout tes mains."

Mais ils devaient trouver un moyen de s'entendre. Enfin, ils s'entendaient... Enfin, non, plutôt, ils savaient travailler ensemble, ils savaient combattre et se mettre d'accord sans spécialement de mots lors de ce genre de moments. Mais c'était en combat. En déplacement, c'était Nami qui les dirigeait et qui disait à l'équipage ce qu'il fallait faire. Franky la secondait lorsque le Sunny pouvait faire l'une ou l'autre chose.

"Rêve pour que je tire les cordages et que je m'occupe des voiles pendant que tu seras pénard à la barre !"

Ça allait très mal finir si, à force de s'engueuler, ils se prenaient un récif ! Enfin, non, ça allait très mal finir à partir du moment où aucun des deux ne voulait suivre les ordres de l'autre. Zoro attrapait un cordage, peu ennuyé par le taille que pouvaient avoir les cordes d'un navire, et il se dirigeait vers le gouvernail.

"Ouais, ouais, on va s'entendre. On va bloquer la barre avec les cordes. Comme ça, si le temps s'y met, on ne va pas se retourner et on va pouvoir gérer à deux le reste du navire pendant qu'on va toujours tout droit. - il commençait à travailler, faisant attention à ses nœuds. - Et si jamais il y a un obstacle, genre gros poisson, grosse pierre, gros navire menaçant, j'en fais des filets !"

"Merci, il doit exister, finalement, un Dieu miséricordieux ! Le monde serait en panique s'il devait subir un blond bavant et saignant face à tous les culs !"

Enfin, Dieu, Dieu. Il s'en fichait des Dieux. Ceux qui se disaient en être un, ils avaient une morale des plus méprisables. Bon, il y avait le Chevalier - dont il avait oublié le nom, celui battu par Eneru, le papy ! - mais les autres, en général. C'était des trop-pleins d'égo ayant une tête bien trop grosses !

"Bah, tu râles, tu fumes, tu râles et tu fumes."

Il serrait les cordages puis il se relevait, s'étirant avant de remettre son manteau vert correctement.

"Premier arrivé gagne, ça te va comme plan ? Et il ordonne à l'autre."

Comme s'il allait se laisser devancer si jamais l'autre blond disait oui ! Quitte à rester à une distance d'un saut de la barre et il allait voir !

"Par contre, pour le temps..."

À part en se fiant à ses cicatrices... Le vert posait la main sur celle de son torse. Quand il faisait froid, c'était légèrement douloureux. De petits picots entrant dans sa peau mais, à force de s'entraîner, de s'endurcir, cette sensation était à peine perceptible.

"Si je pieute, je pieute. Sauf si... - un sourire en coin, le vert observant le blond en train de se rapprocher de lui. - Sauf si tes sourcils et toi, vous ne savez pas défendre le bateau sans moi ?"

Quel con provocateur. Était-il fier ? Oui. Tout à fait. Il l'était.

"En plus, t'as dit de prendre nos rôles... En général, je dors, hein !"

Le ciel, la faune. Zoro fit la moue. Il avait l'air d'un navigateur ?! En général, il dormait. Il pensait même qu'une fois, il avait réussi à pioncer en pleine tempête, non ? Zoro avait un sommeil lourd. Plus que lourd. Normal, c'était ainsi qu'il se soignait. Une petite sieste et whoplà, le sabreur était remis à neuf !

"Je ne sens plus la douleur de mes cicatrices."

Quelle plaie pouvait-elle lui faire du mal ? Il avait pris, en pleine face, toutes les douleurs de Luffy, en étant déjà très affaibli. La douleur n'était plus la même depuis. Ni depuis l'entraînement avec Mihawk. Tout était différent. Les cicatrices n'étaient plus que de petites épines se rappelant à lui, par temps froids ou pluvieux...

"Et le ciel, à part si tu sais ce que ça veut dire la forme des nuages... Hormis gris, pluie, noir, faire gaffe..."

Et encore, un ciel dégagé pouvait signifier une tempête à venir. Certes, il n'y avait pas mer plus dangereuse que celles qu'ils avaient pu arpenter lors de leurs voyages... Mais ici, il n'avait aucune idée de la force des vagues, du vent...

"Parce que je suis chanceux ! La chance a senti qu'il me fallait un mousse et te voilà ! Tout ce que j'ai eu à faire, c'est boire en attendant ! souriait-il, fier, en se pointant du pouce."

Zoro se posait devant la barre, observant devant eux, devant le navire. Comment faire ? Enfin, il avait bien voyagé quand il était chasseur mais... Il valait mieux ne pas en parler.

"Comme si, cru, ça m'embêtait ! Tu découpes et c'est bon !"

Quoi ? Des manières de cro-magnon ? Tout à fait. Pour certaines choses, oui.

Quoi ? Il avait bien du survire seul, quand il était... Bah, quand il était seul, tiens. Il n'avait pas eu trop le choix et les tavernes, ainsi que les restaurants, ça ne se trouvait pas à tous les coins de forêts ! Ni tous les coins d'eau. Donc bon... Il avait chassé et, par moment, il n'arrivait pas à se faire de feu. Et ça se mangeait, certaines variétés de poissons, quand c'était cru ! Donc, bah... Zoro, il avait fait son Zoro. De toute façon, lui, tant qu'il avait à boire et qu'il pouvait manger comme il le voulait...

"Ouais, ouais, maman. Enfin, cru ou cuit, si on ne trouve pas à manger, tu peux chanter ça comme tu veux, en fa bémol ou en si dièse... - c'était de vraies notes ? Pfouah. - On ne va pas tenir longtemps. Alors, range tes crocs, fais oui de la tête et... Et bah, on devrait juste attendre."

Oui, hormis attendre une île, un signe de vie ou un vrai bateau habité par un équipage... Ils ne pouvaient rien faire d'autres que d'observer. De s'acclimater au temps et aux vagues, si c'était changeant ou pas. Il roulait des épaules, bougeant pour s'asseoir sur la rambarde devant la barre.

"Tu pries, toi ? Parce que si c'est le cas, n'importe qui te dirait que c'est le moment de croiser les doigts très fort et de hurler à ce stupide Dieu qu'on n'a pas trop envie de mourir de faim."

Ou compter sur sa chance. Sa chance exceptionnelle depuis toujours. Le sabreur passait la main dans ses cheveux, le regard posé sur l'horizon face au bateau.

"Il y a des cannes à pêche, au moins ?"

Ou alors, il allait falloir improviser. Le vert se frottait le front en grommelant et en râlant. Bref, il était d'humeur massacrante. Enfin ! Comment allait bien quand on était bloqué, sur un navire, avec un coureur de fessiers féminins comme Sanji ?!

"Je vais en improviser."

Il sautait, arrivant au pont d'un petit mouvement. Le blond, lui, il était en train de marcher, tranquillement. Il cherchait à trouver d'autres objets. Logique. Zoro n'aurait qu'à se charger de la confection des cannes à pêche... Avant de froncer les sourcils.

"Tu es sérieux ? Nettoyer ? Cherche des trucs utiles et laisse le merdier au réel équipage de ce navire. Je pense que notre survie repose plutôt sur la navigation, la pêche, la cuisine... Et l'eau aussi, il va falloir trouver un moyen de boire cette saleté. Bref ! Ça repose plutôt là-dessus que sur ta maniaquerie !"

Le vert s'en allait vers la cale. S'il y avait bien un endroit où il pourrait trouver de quoi faire une canne - minimum, il lui en faudrait plus pour que le rendement soit meilleur - ! Et le blond ? Il espérait quand même qu'il allait se défriser les sourcils et faire quelque chose d'utile !

"Je te jure que si tu nettoies... - il le hurlait depuis la cale. - Je te pends avec le cordage et je t'offre pour attraper un requin ou un monstre marin !"

“Un petit somme et ça va mieux ! En plus, avec un peu de chance, on va tomber sur un bateau avec un réel équipage !”

Le vert cherchait. Enfin, il cherchait… Il se frottait la tête en se demandant ce qu’il ferait s’ils ne trouvaient rien… Au pire, il s’accrochait à une corde et il se jetait dans l’eau pour pêcher. C’était une façon de faire. Il fit une moue en grommelant et en cherchant, soulevant certains paniers et autres saletés pour découvrir d’autres ordures. Génial, une poubelle avec des voiles !

“Tu es tombé sur un tas de détritus qui flotte, Lovecook… Il faudrait tout jeter et tout refaire mais, malheureusement, le seul sachant manier la scie n’est pas là. - il se tournait pour voir le bac et il vérifiait ce qu’il y avait dedans. - Ça reste tout de même un bateau de détritus.”

Le vert attrapait le bac et il se mettait à tout mettre en place pour pouvoir créer de quoi pêcher. Il se concentrait sur sa tâche…

“C’est bien la boussole mais sans carte, autant viser une direction et croiser les doigts.”