everything happens for a reason. + ft. Joy

C'était un vrai cauchemar. Réellement ! Elle était... Enfin, tout avait été si vite et maintenant, elle était... Seule. Les planques étaient vides, le manoir l'était tout autant et personne n'était plus venu dans la résidence Frye à Crawley... Cecily se frottait le bas de son visage, ses yeux se fermant. Elle avait tenté de joindre sa tante mais aucun retour de son télégramme. Elle se sentait abandonnée dans cette grande ville. Sa ville. Londres était sa ville, sa capitale. Elle était sa maison, ses toits avaient toujours été son terrain de jeu, les brutes des Rooks avaient été ses nourrices. Elle avait été élevée... Entourée par des assassins, par des brutes, par des artificiers, par des historiens. Elle avait grandi dans les arènes des Rooks, dans les arènes illégales. Elle avait évolué avec son frère, les jumeaux avaient toujours été inséparables même dans les moments où ils se criaient dessus...

Elle cherchait. Tous les jours, elle faisait ses recherches, bien consciente qu'elle ne pouvait pas s'en aller de la capitale pour partir à la recherche de sa famille. Si elle partait - même s'ils étaient étonnamment sages -, les Templiers reviendraient avec les Blighters - s'ils étaient là ? Elle n'en savait rien - et ils mettraient à sac la ville pour rendre l'autorité à l'Ordre. Cecily devrait alors, seule, reprendre tout le travail effectué une première fois par les légendaires jumeaux Frye, Evie et Jacob.

Seule, au milieu du ring, elle allait et venait, habillée comme si elle était déjà prête à combattre à mains nues des adversaires. D'un coin à l'autre, ses bras se secouant, ses poings se fermant et s'ouvrant, ses doigts bougeant d'eux-mêmes, comme si cela pouvait évacuer la tension en elle. Elle était survoltée, elle était... Prête à exploser comme elle était là... Jusqu'à entendre la porte du club de combat s'ouvrir. Un assassin ? Serait-ce enfin... Mais l'allure lui était inconnue. Ses sourcils froncés, elle marchait vers les cordes.

"Qui êtes-vous ? demandait-elle, tentant la diplomatie avant de foncer dans le tas."

"Comme vous le voyez, c'est fermé."

Fermé, fermé. Ouvert uniquement pour Cecily. La brune fronçait légèrement les sourcils, observant de son seul œil valide la silhouette. Manteau en cuir. Croix rouge. Reflet sous la croix rouge. C'était une templière. Une Black Cross. Traqueuse de traîtres. Mince, pourquoi Liam n'était-il pas là ? Il était celui se fondant le plus dans les foules. Il avait dû entendre parler d'elle...

"Le club de combat ne risque pas d'ouvrir de sitôt."

Hormis si elle n'était pas seule. Si elle était accompagnée de Blighters... Cecily ne pourrait que prier sa bonne étoile pour parvenir à les mettre tous à terre. Elle serrait un peu mieux les bandes autour de ses mains. Ainsi, vêtue de si peu, de ses vêtements ayant encore les traces de sang ou de boue malgré les lavages, de cette sueur sur elle, elle ne semblait pas être une noble. Pourtant, elle l'était. Frye anoblis. Croft ancienne famille noble.

"Vous devez le savoir, si vous êtes ici. Non ? répondait-elle en allant vers son manteau posé sur un tabouret."

Elle devait se tenir prête. Ses gantelets étaient là. Ils n'étaient pas sur elle et ses armes étaient soit dans les poches de son manteau, soit encore accrochées à la ceinture qu'elle avait ôtée.

“Alors pourquoi être ici ?”

Cecily restait calme. Parce qu’elle avait souvent été dans des situations dangereuses. Parce qu’il n’y avait pas d’âge pour être face au danger lorsque l’on était l’enfant d’un Maître Assassin. La brune voyait, rapidement, que la Templière s’approchait d’elle. Sûrement une façon de réagir si, jamais, l’Assassin s’attaquait à elle. Mais elle n’était pas idiote. La femme était plus grande qu’elle - au moins une tête -. De plus, même si les manteaux des Templiers avaient tendance à grandir et à grossir les statures, elle voyait bien que ça n’était pas un effet d’optique.

“Pourquoi vous aurais-je leurrée ? Cela n’aurait servi à rien.”

L’assassin prenait son manteau en observant du coin de l’œil. Elle se mettait contre un mur. Calme. Sereine. Comme un prédateur. C’était un chasseur montrant de la faiblesse en n’étant pas sur ses gardes… Ce qui était totalement faux. Les prédateurs faisaient les faux. Ils se montraient apaisants pour mieux attaquer lorsque la proie n’était plus vigilante.

“Je ne sais pas grand-chose de vous mais, au final, que savez-vous de moi ? - elle prenait les gantelets pour les remettre, nonchalamment, sur ses avant-bras - Les on-dits. Rien de plus. En somme, vous ne pouvez pas être sûre de vos informations.”

Elle serrait les sangles et elle se mouvait pour vérifier ses mouvements. C’était une vérification normale… Mais elle restait aux aguets.