Un petit souvenir du passé [Lan Zhan ado]

Le samedi matin, c’est le jour du marché près des immeubles et ça plait beaucoup à Huaisang. Oh il aime bien les supermarchés (les glaces !!!!) mais disons que c’est plus approprié par rapport à leur monde d’origine. Le choix y est plus vaste aussi, la preuve en est, Huaisang observe les saucissons avec un filet de bave sur le menton. Et la partie boucherie est à tomber par terre. Son ventre gargouille devant toute cette viande à disposition. Non décidément, ce soir il va forcer les garçons à finir les paquets de glace acheter la veille et lui, il va congeler toute cette viande.

“A moi, à moi, à moi !!! J’AI DIS A MOI !!!”

Il est difficile de se faire entendre avec tout ce monde, surtout quand on est le frêle et discret Huaisang, mais quand il s’agit de viande, c’est une toute autre histoire. L’adolescent a choppé le boucher par le col, faisant ressortir toutes les gênes de ses ancêtres, avec un regard effrayant.

“Viande.”

En le lâchant, il bat des cils et pose ses mains sur ses joues.

“S’il vous plaît !”

Heureux, avec des sacs plein de viandes et son porte monnaie pratiquement vide, il compte bien dire aux garçons qu’il n’avait pas assez pour les fruits et légumes. De toute façon, qui s’occupe réellement de ça ? Tant qu’il y a de la viande et de l’alcool, tout va bien dans le meilleur des mondes.

S’apprêtant à quitter le marché, son regard est attiré par un stand de bijoux en tout genre. Il s’approche, ses yeux rivés sur un jolie épingle à cheveux avec un motif de lotus et des fils d’or qui ornent le bijou. Huaisang le regarde émerveillé comme s’il n’avait jamais vu plus beau dans la vie. Il se saisit de l'épingle avec délicatesse et la met dans ses cheveux avant de se regarder dans l’appareil photo de son portable. Huaisang en rougit de contentement et repose l’épingle, avant de sortir son porte monnaie.. presque vide, qu’il regarde, affligé.

Il lève un regard larmoyant vers la vendeuse qui lui répond avec un “N’essaie même pas de marchander, ma petite !”

Le marché n'est pas l'endroit que tu préfères. Cela ne te plaît guère, toute cette animation te met mal à l'aise. Tu as cependant accepté de faire quelques courses pour le repas du soir et tu t'avances bravement au milieu de la foule qui t'incommode. Les personnes sont bruyantes, peu disciplinées, promptes à passer les unes devant les autres pour obtenir les meilleures pièces de viande ou les plus beaux fruits et légumes.

Tu ne sais pas vraiment ce qui te permet de t'imposer. Tu supposes qu'il s'agit sans doute de ton maintien très droit, de ton regard direct et de la manière simple et froide que tu as de t'exprimer. Cela t'importe peu. Tu parviens à emplir ton sac de divers achats notés sur une liste rédigée par tes soins lorsque ton frère et toi avez parlé des repas de la semaine. Prévoyants, vous avez toujours soin de remplir ce qui s'appelle ici un réfrigérateur afin d'avoir des aliments frais et sains tous les jours. Une coutume à laquelle tu te plies car elle semble fonctionner.

Tu passes devant des étales de vêtements et de bijoux que tu ignores sans peine ; toujours vêtu de blanc dans ce monde étrange, tu n'es ni coquet, ni vaniteux et ne t'intéresses pas à de pareilles frivolités. C'est plutôt une silhouette familière qui attire ton attention alors que tes yeux se posent sur le larmoyant Nie-Gongzi. Il semble vouloir acheter une de ces épingles à cheveux. Tu observes de loin la manière dont il s'est adapté à ce monde, à la façon dont il se photographie avec l'un de ces étranges appareil, et tu ressens comme un profond malaise. Un sentiment qui ne parvient pas à déterminer mais que tu as souvent ressenti depuis que tu es arrivé ici. Solitude. Ce doit être ça. Tu t'apprêtes à te détourner pour rentrer à l'abri de l'appartement lorsque la voix de la marchande atteint tes oreilles, et les froisses par l'irrespect dont elle fait preuve. Tu ne sais trop quoi penser de Nie-Gongzi, mais il s'agit tout de même du second maître du clan Nie. Ici, cela n'a plus vraiment de sens et tu le sais bien, mais tu n'apprécies tout de même pas ce que tu entends.

Est-ce l'honneur qui te fait agir ? Ou quelque chose d'autre ?

Tu te places à côté de Nie-Gongzi et poses tes yeux sur l'épingle à cheveux qu'il souhaite acheter. Tu donnes quelques pièces à la marchande en lui adressant un regard glacial. La femme hésite un instant avant de déclarer :

"Oh, je suis navrée, je ne savais pas que mademoiselle était accompagnée de son preux chevalier servant." glousse-t-elle en secouant la tête. "Ah, les jeunes gens..."

Tu écarquilles légèrement les yeux. Pardon ? Scandaleux.