it was supposed to be me and you till the end. + ft. Steve

Brooklyn. Ces entrées avec les longues séries de marche, ces immeubles bien différents par rapport au reste de la ville. Mais aussi, tous les souvenirs qui lui revenaient en pleine face. Il s'y était installé, revenu à ses origines, à ses racines, après que le snap ait été annulé.

Il n'avait pas réellement remarqué les changements, il ne s'était pas rendu compte qu'il ne s'était pas éveillé au bon endroit, que Brooklyn ressemblait à ce qu'il connaissait mais que ce n'était rien de tel. Non, il continuait à voir le psychiatre, à avoir ses cauchemars, ces rappels incessants du monstre qu'il avait été. Des cauchemars sur la perte de son meilleur ami. Une expression qui sonnait si fausse dans son esprit, encore plus lorsqu'il le disait à haute voix. Mais n'était-ce pas tout ce qu'était Steve ? N'avait-il pas préféré son seul et unique amour ? Il avait choisi de revenir en arrière pour vivre cette vie à laquelle il n'avait pas eu droit... Et lui, il était ici. Seul. Assistant le nouveau porteur du bouclier. Enfin, porteur qui avait disparu, de quoi faire râler l'ancien soldat.

Bucky continuait ses missions. Il allait, venait. Il faisait ses quelques courses, il vivait comme si tout était normal. Il n'était plus un instrument entre les mains d'une organisation cruelle... Mais il en gardait l'impression. Celle que sa vie était répétitive. Que, malgré ces quelques différences depuis quelques jours - des personnes absentes, de nouveaux employés à certains endroits, rien de grave et rien d'alarmant -, rien ne changeait. Rien ne lui faisait réellement plaisir. Comment cela serait-il possible ? Lui qui avait perdu son meilleur ami. Il n'était plus au Wakanda, il n'était plus avec ses amis et, pire que tout, celui avec qui il aurait dû être jusqu'à la fin, n'était plus là. Ils auraient pu vieillir ensemble et de ça, de cette décision, l'ancien soldat en gardait beaucoup de rancœur... De la rancœur mêlée à la joie - légère mais bien présente - partagée de son ami : il avait pu vivre sa vie rêvée. Il ne pouvait qu'être heureux pour lui. Mais en même temps...

L'américain s'avançait dans les rues, marchant, le sac en papier - écologie, tout ça, tout ça - dans la main. Il revenait, comme n'importe quelle personne, de ses courses. Une activité banale. Banale jusqu'à ce qu'il ait l'impression... D'avoir des hallucinations. Il se frottait les yeux de sa main libre, le contact du métal froid sur sa peau. Il se retenait de grogner de frustration : voilà qu'il devenait fou ! Ses cauchemars apparaissaient devant lui et il se mettait à voir, littéralement, des fantômes !

Steve ne pouvait pas être là. Il le voulait, il le souhaitait de tout son cœur mais il ne pouvait pas être là. C'était impossible. Il était parti !